samedi 6 novembre 2010

Rubicon, énième déclinaison de la théorie du complot ?

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Il fallait bien que les fidèles d’AMC, endeuillés après la diffusion du dernier épisode de la saison 3 de Breaking Bad, puissent combler l’absence de Walter White : le pilote de Rubicon fut ainsi lancé à la suite du season finale de Breaking Bad - le 13 juin, curieuse coïncidence pour un show empreint de superstition -, et AMC fit d’une pierre deux coups en fidélisant son public d’une part, et en créant un judicieux effet d’attente d’autre part, la diffusion de la série ne commençant à proprement parler que le 1er août.

Créé par Jason Horwitch (également à l’origine de Medical Investigation, ou NIH, Alertes Médicales en français), Rubicon n’est à priori qu’une énième déclinaison d’un thème très cher aux Américains : la théorie du complot et de la conspiration. Très présentes dans la culture anglo-saxonne, ces théories semblent y être ancrées depuis l’opposition entre les colons américains et la Couronne britannique, les colons vivant dans la crainte permanente de voir leur pouvoir renversé ; par la suite, l’assassinat de Kennedy et plus récemment les attentats du 11 septembre furent également à l’origine de nombreuses hypothèses conspirationnistes. X-Files, Le Caméléon, Prison Break, Jericho : toutes ces séries explorent diverses variantes de la théorie du complot, jouant avec l’idée que les services secrets américains contrôlent le monde, ou du moins tentent de s’emparer du pouvoir.

Will Travers, brillant analyste au sein d’une agence gouvernementale, elle-même cachée derrière un think tank - centre de recherche regroupant des experts ès politiques publiques - s’apprête, après la mort brutale et mystérieuse de son mentor, à découvrir une vaste conspiration ; si le pitch de Rubicon ne révolutionne pas le genre, force est de constater que le pilote - intitulé Gone in the Teeth -, dispose les pièces du puzzle de manière plutôt habile, avec lenteur et parcimonie. Economie de moyens, d’effets et de mots : si l’on n’en sait guère plus à la fin de l’épisode sur la véritable nature de l’emploi de Will Travers, si tous les codes du genre semblent avoir été intégrés de manière quelque peu artificielle, l’ensemble fonctionne suffisamment pour nous donner envie d’en apprendre davantage. Affaire à suivre, donc, sur une chaîne qui a tout de même à son actif deux des meilleures séries du moment : Mad Men et Breaking Bad.

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