samedi 6 novembre 2010

Terriers : deux privés à San Diego

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Créée par Ted Griffin (scénariste de Ocean Eleven) et produite par Shawn Ryan (créateur de The Shield), Terriers met en scène les aventures de Hank Dolworth et Britt Pollack, deux privés sans grande envergure et… sans licence professionnelle. Réactualisant la figure du détective amateur, looser et néanmoins sympathique à la façon de Bored to Death (HBO, 2009), Terriers misait beaucoup sur l’attachement du spectateur à ce couple d’enquêteurs à la petite semaine : pari réussi, tant le pilote repose sur la connivence entre Hank, ex-flic alcoolique et récemment divorcé, et Britt, éternel post-ado vaguement irresponsable et franchement immature, sans qu’il soit jamais précisé comment ces deux-là en sont venus à travailler ensemble. Mais si jusqu’ici, leur quotidien se limitait à résoudre des affaires d’enlèvement de chien et de mari volage, les choses vont subitement se corser, et c’est presque par hasard qu’ils se retrouvent embarqués dans une vaste histoire de corruption et de chantage. Si l’intrigue policière peine un peu, dans le pilote, à convaincre complètement - faute d’équilibre et de rythme -, elle laisse toutefois entrevoir un certain nombre de possibilités scénaristiques, le tout sur un mode feuilletonnant plutôt réjouissant.

Outre qu’elle nous offre le plaisir de retrouver Donal Logue (Life, Urgences, Grounded for Life) dans le rôle de Hank, le charmant Michael Raymond-James (True Blood) dans le personnage de Britt et Christopher Cousins (Breaking Bad) dans celui du méchant Robert Lindus, la nouvelle production de Shawn Ryan parvient en 45 minutes à planter le décor et l’ambiance de la série - à mille lieues de la très noire The Shield : photographie lumineuse et cadre de rêve, la Californie de Terriers s’oppose à l’aspect décalé et cradingue de ses deux anti-héros, et sert intelligemment le ressort comique de ce qui, malgré certains passages plus sombres, se conçoit avant tout comme une dramédie. Rythmé par des dialogues efficaces, soutenu par une mise en scène originale et soignée, ce pilote pose les bases d’une série agréable et bien ficelée qui, à défaut d’être un chef-d’oeuvre, promet de tenir ses engagements : distraire et amuser.

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