samedi 6 novembre 2010

Breaking Bad : le pilote

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Créée par Vince Gilligan (co-producteur de « X-Files ») et diffusée depuis janvier 2008 sur la chaîne câblée AMC, « Breaking Bad » s’impose dès le pilote comme une des meilleures séries du moment. Le pitch a déjà de quoi mettre l’eau à la bouche : professeur de chimie dans un lycée d’Albuquerque, au Nouveau Mexique, Walter White mène une existence morne et routinière aux côtés de sa femme (enceinte) et de son fils (handicapé). Apprenant qu’il est atteint d’un cancer des poumons incurable, Walter décide de goûter à la liberté en s’associant avec un ancien élève, Jesse Pinkman, petite frappe et dealer de quartier : ensemble, ils installent dans une caravane un laboratoire de fabrication de drogue et se lancent dans la production de méthamphétamine.

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Le pilote est à la hauteur du pitch : il y a du « Priscilla, folle du désert » dans cette ouverture déjantée en plein désert du Nouveau-Mexique, où un Walter en (désormais légendaire) slip blanc et masque à gaz se débat dans sa nouvelle existence de caïd de la drogue. Il y a quelque chose des frères Coen, aussi, dans l’absurdité quasi burlesque que trimballe ce héros-loser avec lui, dans ce grincement à peine audible entre le drôle et le sordide. C’est avec grand plaisir que l’on retrouve Bryan Cranston, découvert dans la série « Malcolm » à travers le personnage déjà sérieusement barré et totalement irresponsable de Hal, le père de famille. On se souvient aussi de sa présence, sous le nom de Hammond Druthers, dans deux épisodes de « How I Met Your Mother » : architecte imbuvable et doté d’un ego démesuré, il y débutait en tant que patron de Ted, poursuivait employé et finissait licencié en seulement deux fois vingt minutes…

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Dès le début du pilote, le message est clair : « Breaking Bad » n’est pas un remâché de « Weeds ». Si dans cette dernière, une mère de famille bien sous tous rapports se découvrait soudainement une vocation de dealeuse, la comparaison s’arrête là. « Breaking Bad »se veut incontestablement plus noire, plus cynique, plus adulte. Car outre l’aspect fun et purement jouissif amené par la transformation de ce petit prof terne en fabriquant de méthamphétamine, le pilote ne perd pas un instant de vue les raisons de cette métamorphose : la maladie, la mort programmée et le furieux besoin d’être au monde. « Six Feet Under » nous avait intimé de vivre en nous rappelant l’omniprésence de la mort ; « Breaking Bad » semble prendre la même direction, en empruntant d’autres routes.

Mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait la qualité : à n’en pas douter, le pilote tiendra ses promesses.

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