Cet été, God Save My Screen met les femmes à l’honneur et vous propose pendant plusieurs semaines (en alternance avec des analyses plus traditionnelles de séries) un panorama des grandes figures féminines dans les séries américaines.
Si leur représentation a indéniablement évolué en quelques décennies, les femmes ont néanmoins toujours été présentes dans les productions américaines, et notamment dans les sitcoms. Dès les années 50, l’actrice et productrice Lucille Ball imprima ainsi le mouvement en créant la toute première sitcom (dont le dispositif, trois caméras, des enregistrements en public et en studio, est toujours en vigueur aujourd’hui) : I love Lucy (1951-1957), adaptée comme beaucoup de fictions des années 50 d’un feuilleton radiophonique (My favorite Husband), mettait en scène le personnage de Lucy , épouse d’un chef d’orchestre d’origine cubaine appelé Ricky Ricardo (respectivement interprétés par Lucille Ball elle-même et son mari à la ville Desi Arnaz), rêvant de mettre de côté son rôle de femme au foyer pour se lancer dans le music-hall.
Influencées par le mouvement féministe, les sitcoms des années 70 et 80 seront également parmi les premières séries à aborder la question de l’émancipation des femmes par le travail. Marchant dans les pas de Lucille Ball, Mary Tyler Moore, actrice et productrice de séries télé, lance en 1970 The Mary Tyler Moore Show, première sitcom à mettre en scène une femme de trente ans ayant fait le choix d’être célibataire pour se consacrer à sa vie professionnelle.
De 1972 à 1978, Maude - l’un des deux spin off de All in The Family avec The Jeffersons - choquera l’Amérique entière en consacrant un épisode entier à l’avortement de sa protagoniste, une femme de quarante ans progressiste et émancipée, deux mois avant que la Cour Suprême des Etats-Unis ne légalise l’avortement.
A la fin des années 80, deux autres sitcoms marqueront les mémoires par leur engagement féministe : Roseanne (1988-1997), qui mettait en scène un couple de la middle-class (interprété par John Goodman et Roseanne Barr) « dirigé » par une femme au caractère bien trempé, et Murphy Brown (1988-1998), centrée sur le personnage d’une quarantenaire célibataire ayant sacrifié sa vie personnelle à ses ambitions professionnelles. Très populaire, la série fit beaucoup parler d’elle, que ce soit à travers le choix de Murphy Brown d’élever seule son enfant ou dans son combat contre le cancer du sein.
Etudier les grands archétypes, les opposer, les comparer pour mieux comprendre l’évolution des représentations féminines dans les séries américaines, c’est ce que vous propose God Save My Screen durant le mois d’août, à travers les figures des super-héroïnes (de Wonder Woman à Buffy contre les Vampires, mais aussi Xena La Guerrière, Drôles de Dames, Alias ou Charmed), des executive women (de Murphy Brown à Mad Men, en passant par Madame est Servie, Friends, Ally McBeal, Dexter, The L Word et Sex and The City), des femmes au foyer (I love Lucy, Ma Sorcière bien-aimée, 7 à la Maison, Six Feet Under, Desperate Housewives, Breaking Bad, Mad Men ou encore Les Soprano), mais aussi de celles que l’on ne saurait ranger dans une case (Calamity Jane dans Deadwood, Nurse Jackie, Weeds) ou qui les occupent toutes (United States of Tara). La liste est bien évidemment loin d’être exhaustive, la production et mes connaissances ne le permettant pas, mais s’enrichira probablement dans les semaines à venir. Le prochain billet sera donc consacré aux super-héroïnes.
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